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Interview de Daniel Chaffey, fondateur du French Throwdown : "Cette compétition est un bon prétexte pour célébrer le CrossFit®"

Daniel Chaffey, Directeur international de CrossFit®, et fondateur du French Throwdown, lors de l'édition 2022 du French. Photo Anaïs Fayola

Northern Spirit : Vous occupez aujourd'hui le poste d'International Director chez CrossFit®. Quel est précisément votre rôle ?
Daniel Chaffey : Mon rôle est de rendre le CrossFit® accessible à l'extérieur des Etats-Unis. On a 23 directeurs de pays, on travaille dans 19 langues. On a quatre directeurs régionaux : l'Amérique latine et le Brésil ; l'Europe de l'Ouest et le Canada ; l'Europe de l'Est avec l'Afrique Moyen-Orient ; l'Océanie et l'Asie. Le but est d'internationaliser le CrossFit® et de la rendre disponible partout sur la planète.

Vous êtes également le créateur du French Throwdown qui fête cette année sa dixième édition...
Oui, dixième édition et douzième année d'existence. On fête surtout le fait d'arriver à organiser cette compétition car chaque année on se demande si ça ne va pas être la dernière édition. Il y a toujours des risques associés, des risques financiers notamment qui laissent planer une incertitude. Il y a beaucoup de sables mouvants, de pièges à éviter lorsqu'on organise un événement comme les French Throwdown. C'est déjà super d'être arrivé à la dixième édition. On a l'impression d'avoir traversé un champ de mines.

D'autant plus que le French Throwdown s'est imposé comme une compétition majeure en France et en Europe, rassemblant des athlètes du monde entier...
On a beaucoup de chance. Le French est devenu un gros événement, on a 6 000 participants aux qualifications. Mais ce n'est pas tellement la taille de l'événement qui compte, c'est surtout le fait de préserver la qualité du test de fitness parce qu'il y a beaucoup de compétitions qui sont de bonnes compétitions, mais qui sont des compétitions « d'intro » où il n'y a pas forcément une variété dans les domaines de temps, dans l'utilisation des espaces. Elles sont de bons rassemblements de gens, mais elles sont limitées en test de fitness.

Nous, on essaie d'être un bon rassemblement de gens, mais avec un test de fitness qui est à la hauteur, avec une variété dans les mouvements, les charges, les temps. L'objectif est de tester les qualités physiques des athlètes sur l'ensemble des trois jours.

Alors que la dixième édition approche, quel bilan tirez-vous du French ?
Je retiens beaucoup d'amitiés. Quand je pense à l'événement, je pense à des dizaines, des centaines de têtes qui, peut-être, vont se voir une fois par an au moment du French Throwdown. C'est un prétexte pour un moment de contact, de connexion, de sociabilisation. C'est un prétexte pour fêter le CrossFit®.

Quel est votre souvenir le plus marquant ?
Il y en a beaucoup. Je pense en premier lieu à mon ami Julian Festor, directeur de CrossFit® France, qui a organisé le French pendant plusieurs années. C'est quelqu'un de très stoïque, de très timide, il ne montre pas beaucoup d'émotions. Quand je l'ai remercié pour l'organisation de l'événement et tous ces bons souvenirs, j'ai vu des larmes couler sur son visage.

Après chaque édition du French, il y le sentiment du devoir accompli...
On n'a jamais fait le French pour gagner de l'argent. On l'organise pour les bons moments qu'on passe avec des copains. Le French rassemble une communauté qui était dans les premières années souterraine, c'était comme le Fight Club. De voir que ceux qui étaient à l'origine sont toujours là, qu'ils sont encore mieux entourés, que la communauté s'agrandit… On essaie de rester en accord avec cela. On veut professionnaliser le French, mais il ne faut surtout pas perdre ses racines, il ne faut pas perdre cette envie de connexion. C'est un événement qui tourne autour de l'humain.

Justement, comment professionnaliser le French Throwdown sans perdre la dimension humaine que vous évoquez ?
Si on perd les bonnes personnes, celles qui sont conscientes des valeurs que l'on veut transmettre on perdra nos qualités. C'est en gardant ces gens-là qu'on arrivera à transmettre aux plus jeunes, à ceux qui viennent pour la première fois. Ces jeunes vont ressentir des choses qu'ils n'ont peut-être jamais ressenties, ils vont se tourner vers une communauté et ils seront capables de transmettre à leur tour. Il faut que les anciens qui sont là depuis plus de dix ans soient toujours présents.

On peut encore élever le French. Plus l'événement sera gros, plus on pourra par exemple attirer une télévision nationale et ça nous donnera une nouvelle impulsion et plus de moyens. Mais il ne faut jamais oublier que c'est un événement qui est fait pour les athlètes, pour qu'ils puissent s'exprimer. C'est un événement qui est fait pour les spectateurs, pour qu'ils puissent vibrer. C'est un événement qui est fait pour les bénévoles, qui s'engagent et se rendent utiles. Et c'est aussi un événement pour nos partenaires pour qu'ils puissent partager leurs expertises.

Mais ne faut pas oublier les raisons pour lesquelles on a créé le French. Ce n'est pas pour l'argent, ce n'est pas pour la célébrité. C'est une aventure humaine, un événement fait par des gens, pour les gens.

C'est aussi peut-être un moyen de rendre au CrossFit® ce qu'il vous a donné, vous qui me disiez que le CrossFit® vous avait sauvé la vie ?
Le CrossFit® attire l'œil car c'est esthétique, c'est beau à voir. Le CrossFit® a parfois une image de sport inaccessible car on voit ces athlètes extraordinaires qui réalisent des performances surhumaines. Ça ne parle pas forcément aux gens dans leurs quotidiens. Nous, on utilise le French pour attirer les gens, en insistant sur le fait que le CrossFit® est accessible à tout le monde, dans une bonne box, avec un bon coach qui sait voir, corriger pour faire progresser.

C'est un message que nous devons porter pendant les French pour partager le CrossFit® avec des gens qui n'ont jamais pensé être capables de faire de la préparation physique générale. Le CrossFit® peut être bénéfique pour tout le monde. Je vais avoir 50 ans cette année et le CrossFit m'a sauvé la vie. Je suis en meilleure forme à presque 50 ans que je ne l'étais à 30 ans.

Quand tu es jeune, tu es en forme, tu fais du sport. Après tu as un job, tu bouges un peu moins. Tu te mets en couple, tu bouges encore moins. Tu achètes ensuite une maison, tu as des responsabilités, tu fais moins de sport. A 30 ans, tu prends un petit peu de poids. A 40 ans, tu vas voir le médecin car tu as des pépins. A 50 ans tu vas revoir le médecin car tu développes des pathologies qui nécessitent des traitements. Pour moi le French participe à la démocratisation du CrossFit® en France.